À PROPOS
Manuel et Landry Gautier, nés en 1929 et 1932 à Argenton sur Creuse dans l’Indre, se passionnent pour la photographie et le cinéma, qu’ils apprennent chez le photographe Raymond Gesell, installé à Argenton, élève des Beaux Arts et du peintre Fernand Hertenberger.
En 1953, à Agadir (Maroc), ils créent le Studio Jean-Manuel où ils présentent leurs photos du sud marocain dans différentes expositions de 1955 à 1960. Ils réalisent un reportage sur l’invasion des sauterelles, 1959 (acheté par la FAO – Food and Agriculture Organization, et primé au Festival de Cannes) ainsi que des reportages sur la vie locale dont un film en couleur sur Agadir dans les années 55/56.
En 1960, leurs photos et leurs reportages sur le tremblement de terre qui détruisit Agadir sont diffusés dans la presse.
De retour en France, à Besançon, ils fondent avec leurs épouses et leurs anciens collaborateurs du Studio Jean-Manuel le magasin Photo Ciné Gautier qui prospérera jusqu’en 1990. Landry décède en 2012 et Manuel en 2015.
POURQUOI AUJOURD’HUI DES PHOTOS DU SUD MAROCAIN DANS LES ANNEES 50 ?
Après le décès des Frères Gautier, Landry et Manuel, nous, leurs enfants et neveux, avons regardé leurs photos avec un œil neuf. Aujourd’hui, nous désirons faire partager la beauté et l’humanité de ces photos.
Avec la disparition de leurs auteurs, toutes ces photos des années 50 dans le Sud du Maroc ont pris une force et une vitalité qui nous poussent à les faire connaître – et pourquoi pas? – aimer par d’autres que les descendants des Frères Gautier.
LES FRERES GAUTIER
Pourrait-on dire que les frères Gautier étaient inséparables ? L’un, Manuel, (1929 / 2015) a quasiment vécu toute sa vie en compagnie de son frère, Landry (1932 / 2012).
Enfants, à Argenton sur Creuse (France) ils ont les mêmes ami(e)s, les mêmes jeux, les mêmes professeurs. Ils participent au même mouvement Scout ; ils vivent les mêmes événements, la même passion : la photographie.
Plus tard, avec le marasme économique d’après-guerre, ils quittent Argenton pour une ville du Sud du Maroc : Agadir, alors en pleine expansion économique. Landry s’y rend en 1949 et Manuel le rejoint en 1951.
A Agadir, la relation fraternelle se confirme. Les deux frères continuent à partager leur vie familiale, amicale et professionnelle. Ils créent ensemble, en 1953, le Studio Jean Manuel. Passionnés, enthousiastes, curieux de tout, ils sillonnent le sud du Maroc équipés de leur matériel photo et présentent bientôt leur première exposition de photos puis leurs reportages.
En 1960, suite au tremblement de terre qui détruit Agadir, ils quittent le Maroc et s’installent en Franche-Comté, à Besançon, d’où sont originaires Janine et Colette, leurs épouses. Là, ils continuent à vivre et à travailler ensemble. Ils continuent à fréquenter les mêmes amis, à partager les mêmes événements et à vivre et vieillir ensemble. Ils reposent maintenant dans le même cimetière, l’un près de l’autre.
Voir le site de marie France Dartois mfd.agadir.free.fr
http://mfd.agadir.free.fr/vilnouv/index.html : nom des personnes citées / Gautier frères – studio jean manuel
LES PHOTOS DES FRERES GAUTIER – première exposition
Leur première exposition retrace leurs pérégrinations dans le sud du Maroc durant les années 1950.
Cette première exposition présente un kaléidoscope de ce qu’ils découvraient alors.
Leur production est un foisonnement de paysages, de visages, d’échanges.
Malgré cet apparent éclectisme se dégage une grande unité dans l’ensemble de leurs photos. Outre le fait qu’elles soient en noir et blanc, leur force et leur qualité artistiques traduisent toutes le même mouvement vital, voire mystique des frères Gautier. Qu’il s’agisse du portrait d’un homme bleu, des fortifications d’une ville, un paysan battant ses céréales au fléau, d’une mère avec ses enfants, de processions, de souks, d’un âne ou d’un arbre, chacun des moments saisis est animé d’émerveillement et de respect auxquels les frères Gautier étaient aussi sensibles que leurs pellicules.
Chaque photo nous touche parce qu’elle nous raconte une histoire ; elle nous entraîne dans un moment de vie à la fois très présent et disparu.
La vie et le mouvement contenus dans ces photos s’opposent à l’effroi et à la mort des photos du tremblement de terre d’Agadir de 1960.